Une princesse dans un conte de fée. Voilà ma vision des choses quand j'avais cinq ans : je voulais être une princesse en haut d'une tour avec une belle robe. J'étais une vraie fan de contes de fées, j'avais même ma chambre aux couleurs de Cendrillon. On peut dire que ma vie n'était pas loin d'un conte de fées étant donné que mes parents avaient toujours eu les moyens et que j'étais choyée avec ma petite sœur de deux ans ma cadette. On a toujours été proche, mes parents nous avaient appris le partage et les règles de bonnes manières. Mon enfance n'a rien de tragique, mes parents sont toujours en vie même à l'heure actuelle et non je n'ai pas perdu un petit ami ou autre au passage. On peut dire que je vis une vie paisible...

« Non mais pour qui tu te prends ?! » Je regardais mon meilleur ami comme si je venais de commettre la pire bourde au monde. Seize ans, et je venais de lui faire un caprice pour avoir la dernière part de tarte. Rien de mal, mais lui n'avait pas apprécié mon comportement de capricieuse. C'était le premier qui ne supportait pas mes exigences et je pouvais l'avouer que cela faisait un peu du bien d'avoir quelqu'un qui vous tenait tête. « Ce n'est qu'une part de tarte Graham... » « Je ne suis pas comme tout le monde qui te laisse faire ce que tu veux quand tu veux, il y avait deux parts et celle-là c'est la mienne ! » Je relâcha l'objet du délit avant de m'asseoir sur le canapé de ma maison. Je l'avais invité pour passer une soirée marrante et résultat, l'ambiance était refroidi par mon attitude capricieuse. Je resta un moment silencieuse, avant de soupirer. « On va regarder le film que j'avais proposé ou alors c'est un autre caprice de ma part ? » Il leva les yeux au ciel. « Tu es ma meilleure amie, et si je te gronde comme ça c'est pour que tu ne finisses pas comme les garces de notre classe en mini-jupe qui rigole de tout le monde. » « Elles t'ont encore fait des misères ? » Graham était loin de ce qu'on pouvait appelé, un mec qui attirait les filles, bien au contraire, même s'il était plutôt canon il avait bien du mal à convaincre une fille de sortir avec lui. Plutôt intello, tout le monde le charriait. Tout le monde sauf moi et on me demandait souvent comment je pouvais avoir un meilleur ami pareil. « C'est rien. » Je le voyais bien pourtant que cela le blessait. On était peut-être pas du même monde mais notre amitié elle était vraiment réelle.

« Non mais Allie tu es bien trop jeune pour ce mec là ! » Je regardais ma petite sœur que j'avais prise en flagrant délit, sous le porche, avec son soit disant petit ami. Elle n'avait que seize ans, pour moi elle était encore trop petite pour ce genre d'expérience. Oui, j'étais très maternelle avec ma petite soeur. « C'est bon Jane, on sait entre ton journal intime et moi que tu as couché pour la première fois à seize ans, alors les leçons tu peux te les mettre là où je pense. » Je ne voyais plus ma petite soeur comme la petite fille riante et souriante de mon enfance. Non elle était devenue assez rebelle et cela me faisait vraiment peur. Mes parents l'avaient surprise à fumer, elle jurait comme un charretier. Bref, toutes les bonnes manières avaient disparu d'un coup de baguette magique. « Non mais en plus tu as lu dans mon journal ?! » « C'est bon, on sait que tu n'es pas la Vierge Marie. » Elle me tourna le dos pour rejoindre ce mec qui devait avoir environ vingt-cinq ans. « Wow wow, où tu vas ? » « Hum... en Enfer ? » Elle rigola avant de prendre le bras de l'individu et de le suivre. Non, c'était un cauchemar. En fait, non. Elle était vraiment comme ça, insolente et je ne la comprenais pas. Devant moi, ne se tenait plus ma petite soeur, je ne savais même pas pourquoi et comment elle était devenue ainsi.

« Je suis sûr qu'il se sert de toi ! » Soirée avec mon meilleur ami. Cela faisait quatre ans que j'étais avec Nathanaël et on s'était fiancé. Mes parents étaient aux anges, pour ma sœur cela ne lui faisait ni chaud ni froid et pour finir Graham était dégoûté. En fait, il espérait que je ne sois plus avec Nathanaël car il le voyait comme un profiteur et les deux ne s'étaient jamais entendus. « Mais non, tu dis n'importe quoi. » « Je ne le sens pas ce mec. » « Tu dis ça depuis quatre ans. » « N'empêche tu sais que mon instinct est toujours bon ! » Je rigolais légèrement avant de continuer à manger mon plat italien. Je ne voulais pas l'admettre mais il n'avait pas tout à fait tort, on se disputait souvent avec Nath' et des fois j'avais quelques soupçons même si je mettais cela sous le compte de la paranoïa. Je préférais tourner la conversation vers sa petite amie, il me lâcha entre deux bouchées qu'ils n'étaient plus ensemble. Woah. J'espérais qu'il ne l'avait pas vu aussi dans son instinct...