« Maman, ils arrêtent pas de m’embêter les garçons, surtout Mason qui fait que de me donner des ordres…. » Je courrais dans les bras de ma mère à la recherche de réconfort. J’étais la seule touche féminine dans la famille, à part elle bien sûr. Alors vous imaginez comme nous étions proches. Malheureusement ma vie, malgré cela n’était pas facile, car au fond, il me manquait quelque chose, un père, un repère. Mason, Deaclan et Aaron, avaient tous un rôle important dans ma vie, et je ne m’en rendais sûrement pas encore compte, mais jamais il ne remplacerait ce vide en moi. Jamais, oh non jamais, ils ne seraient un père pour moi. J’étais enfant et je ne comprenais pas pourquoi il nous avait abandonné à ma naissance. Qu’avais-je fait pour qu’il fuit la famille, nous laissant sans réponses. Je ne le saurai peut-être jamais, mais je portais sur mes épaules, déjà enfant, le poids de toute cette culpabilité…si il était partie c’est qu’il ne voulait pas de moi, et ne m’aimait pas . Ma mère me prit dans ses bras pour me réconforter et à chaque pleur, chaque regret, elle tentait de me prouver que mon père avait fait la plus grosse bêtise en nous quittant, car jamais il ne pourrait voir la prunelle de ses yeux grandir, et devenir une femme au grand cœur, aimante et intelligente. Elle avait raison, seulement la culpabilité était si forte que je ne le voyais pas. Bref, Je grandis, entourée d’amour, chanceuse d’avoir près de moi mes trois grands frères. Grâce à eux, je pus me montrer forte, mature pour mon âge, mais surtout indépendante, bien qu’ils ne cessent pas de vouloir me protéger.

« Gilly chérie » Je venais de sortir d’un cours de littérature, soupirant, car je m’étais vraiment ennuyée, et reconnus rapidement la voix de ma nièce, Hanaël-lou. Nous étions elle et moi très proches, telles deux sœurs, deux meilleures amies, un an d’écart nous séparait seulement. Toujours fourrées ensemble au lycée, nous étions différentes mais complémentaires. Elève douée, j’adorais le droit, je ne savais pas pourquoi, et les autres cours ne me passionnaient plus, j'adorais me cultiver pourtant je ne faisais pas partie des intellos et elle oui. Je me fichais bien d’être la meilleure du lycée, tant que j'obtenais ma bourse pour entrer à la fac et que je voulais m’amuser. J’étais vite devenue une fille des plus populaires de mon lycée, la capitaine des pompom girls. Bref, j’en attirais des regards. Je pris le bras de ma cousine et l’attirais hors du hall « Tu sais avec qui je vais tenter de sortir ce soir….roulement de tambour…Jayden » Elle ouvrit de grands yeux et je ris. Je m’amusais avec les garçons pour ne pas souffrir, et qu’un d’eux me brise le cœur comme l’avait fait mon père. Pourtant j’avais l’impression que Jay était différent des autres. Ce beau blond qui avait tout pour lui, la popularité, le charme et la culture et le goût pour le sport voyait la fille fragile en moi, la fille douce et non superficielle. C’était étrange, mais pour le protéger de mes grands frères, j’avais voulu qu’il ne les rencontre pas de peur de le perdre. Je comptais donc sur Lou pour ne pas cracher le mot à son père…avec qui j’étais un peu en froid… Et je savais que je pouvais compter sur elle comme toujours.
Après ce fameux rendez-vous, Jay et moi sortîmes ensemble pendant plus de deux ans , et alors que l’on vivait une belle histoire d’amour, cette idylle fut rompu quand il quitta la ville pour rejoindre NY , où il alla étudier. J’en souffris le martyr, n’ayant plus fois en l’amour. Je passais donc mes années de fac à m’amuser, essayant de percer dans le monde du droit et d'obtenir le diplôme haut la main.

En deuxième année de Droit, cela faisait plus de deux ans et demi que l’eau avait coulé sous les ponts depuis la rupture cinglante. Je me sentais prête à revivre une histoire. Et tout cela ne serait possible que grâce à Rafael, que j’avais rencontré au détour d’une rue et avec qui le feeling était de suite passé, mon cœur battant dès les premières secondes au rythme du sien.Je fonçais dans cette romance tête baissée, tombant follement amoureuse de ce beau pompier, sans même me rendre compte, qu’à son tour, il allait me faire souffrir. Etrangement, je me prenait conscience du fait que bien que j’ai aimé Jay de tout mon cœur, j’étais naïve à l’époque et je savais désormais que mon véritable premier amour n’était autre que Rafael. Cupidon nous avait touché avec ses flèches, faisant de nous des âmes sœurs. Mais le destin qui devait trouver que tout était trop parfait , fit que Rafael reparte. Nous essayâmes pendant quelques mois une relation à distance. Mais rien n’y faisait, le manque et la douleur étant bien trop forte, nous mîmes fin à cet amour. Une fois de plus, je souffrais en silence. A croire que l’amour n’était pas fait pour moi. Cependant, c’était plus fort que moi , j’ y plongeais toujours tête la première.

Et voilà qu’une fois de plus , je me donnais à tout cœur dans une relation qui fonçait dans le mur une fois de plus. A croire qu’en amour j’étais maudite. J’étais si bien avec Nick, que je ne m’étais pas attendue en rentrant dans mon appartement à retrouver un mot qui disait cela : « Babe.. Enfin, Gilly, je t’aimais mais, les choses changent, et aujourd’hui j’en aime une autre. Tu ne mérites pas de vivre le supplice, alors je te quitte avant que nous deux ça n’aille trop loin… En espérant pouvoir un jour être ton ami…Nick » Le sourire qui était sur mon visage disparut. Ma gorge se serra, et je sentis les larmes qui s’étaient logées dans mes yeux quelques secondes plus tôt, rouler sur mes joues. J’en avais marre, comment pouvais-je croire en l’amour, ou même la pureté des sentiments, alors qu’à chaque fois un homme me faisait d’une manière ou d’une autre souffrir. Je lâchais le test positif que j’avais en main, et il vint s’exploser sur le sol. Dire que j’étais enceinte d’un pauvre type, qui montrait une fois de plus qu’il ne me méritait pas. Appuyée au mur, je glissais sur le sol, prenant mes mains dans mon visage. Les larmes coulaient, j’étais dévastée. Moi qui aimait tant les enfants, et avais eu dans l’espoir qu’il soit le bon et qu’on puisse en avoir, venais de voir mon rêve partir en fumée. Mais j’allais rester forte. Qu’il veuille ou non de ce petit bout, il n’apprendrait jamais qu’il était de lui, et j’allais le chérir avec un père ou non. Refoulant un sanglot, je me fis la promesse de ne plus jamais tomber amoureuse.

Je l'aimais déjà ce petit-être plus que tout au monde, et jamais je n'aurais cru qu’à mon plus grand bonheur ce serait plus beau jour de ma vie, alors que je faisais après le test une simple analyse de confirmation de mon état chez mon gynécologue « Gillian, je… j’ai une très bonne nouvelle à vous annoncer : Vous êtes vraiment enceinte » Ces mots furent gravés dans mon esprit à jamais, faisant naître en moi, une joie , un sentiment si fort que je me sentais déjà liée à ce bébé. Trois mois son passés, trois mois de grossesse où les nausées n'arrivaient même pas à gâcher mon bonheur. Mais un soir la roue de la chance tourna. J'étais en voiture avec un ami, il pleuvait fort, et une voiture qui arrivait de nulle part nous percuta de plein fouet. Cela causa un accident disproportionné dans lequel Logan mon ami perdit la vie, et je fus sauvée par une équipe de pompier qui intervint après la collision. L'autre automobiliste a fuit nous laissant seuls ici. Heureusement que Raf était dans l'équipe de secours, car je crois que sinon jamais je ne m'en serai sortie. Ce fut le pire jour de ma vie, surtout quand il vint m'apprendre apprit que j'avais fait une fausse couche durant l'accident. Depuis, je ne suis plus moi même et je lutte avec Aaron pour sortir du gouffre dans lequel je suis tombée suite à cette perte. Face au monde, je souris mais en privé je m'effondre.... Pourrais-je surmonter cela en la compagnie de Raf à qui je dois encore ma vie et ma famille? Seul le temps nous le dira !
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