Qui avait dit ça? Le dixième copain d'affilé de ma mère. J'avais alors 3 ans. C'était la dernière fois d'ailleurs que je vis ma mère et cet homme. Il avait essayé de m'envoyer seul chercher un truc dans la cave, cette cave qui me faisait peur parce qu'il y faisait noir. J'avais poussé des cris et j'avais pleuré ne voulant pas y aller. Cet homme, je ne m'en souvenais pas. Par contre, il m'avait frappé,refusant que je désobéisse, sous pretexte que j'étais un enfant. Pour lui, j'étais un garçon, donc je n'avais peur de rien. Ma mère ne l'en avait pas empêcher malgré mes cris. Normale, elle était droguée. En revanche, la voisine a entendu et appelé les services sociaux. Dur, d'avoir une mère qui avait à peine 19 ans, qui préférait se droguer au lieu de s'occuper de son fils. C'est alors que je me suis retrouvé en famille d'accueil. Des gens suffisamment riches pour avoir un duplex dans New York. Ma vie a radicalement changé. Mais... je m'en suis pas plaint.

Pourquoi m'avoir appelé Regulus? Ce nom qui m'était difficile à porter.. comme si mon destin avait prédit que ma mère ne voulait plus de moi. Regulus Syriel.. On aurait presque dit, qu'elle avait voulu que je sois une fille.

J'avais maintenant 5 ans, et les Jenson m'avaient définitivement adopté, ma mère avait déclaré au tribunal qu'elle ne pouvait pas et qu'elle ne voulait pas s'occuper de moi, que mon père ne s’inquiéterait jamais pour moi car c'était un avocat marié déjà père de famille qui n'avait pas besoin de s'encombrer d'un gamin aussi insignifiant que moi. Je m'en fichais, j'aimais mes parents avec sincérité et je pensais que c'étaient mes vrais parents. J'y ai cru que je m'en fichais mais j'ai très vite déchanté. Au fil des années, malgré des résultats brillants, je me suis mis à boire et à aller en soirée en cachette. Faisant parti de la bourgeoisie new yorkaise, j'avais le choix des soirées. Jamais je n'ai touché à la drogue. Je ne savais pas pourquoi (jusqu'à mes 17 ans) mais la drogue me rebutait. Maintenant, je savais que si j'y touchais, je pouvais devenir comme ma mère biologique. Et je ne le voulais pas. Comme je le disais très souvent, j'aimais mes parents jusqu'à aujourd'hui. Je grandissais avec l'idée qu'ils étaient mes vrais parents jusqu'à mes 17 ans. A l'école, je fus assez brillant, mes meilleurs années furent mes années lycées. Alors quand je dus entrer à l'université, j'eus le choix d'aller où je voulais. J'avais toujours tout ce que je voulais alors je ne me rebellais pas tant que ça. Maintenant, la principale question était de savoir si j'aimais plus les filles ou les garçons.

Mes parents me poussèrent à choisir Columbia, car c'était celle qui était le plus près de la maison. Ils semblaient inquiets. Je me demandais ce qu'il se passait. Avais-je eu un mauvais dossier? Avaient ils eu vent que j'avais été ivre lors d'une soirée? Non, juste avant que je parte pour l'université, ils m'ont tout balancé: Ils m'avaient accueilli à l'âge de 3 ans et m'avaient adopté à l'âge de 5 ans. Et apparemment un avocat et une jeune femme les attaquaient en justice pour tenter de me récupérer. Je pensais alors que l'argent achetait tout et qu'il suffirait que mon père les paye pour qu'ils nous fichent la paix. Je n'avais pas envie d'avoir d'autres parents. Je leur avais hurlé cela juste avant de partir et refusais de répondre au téléphone. Je ne voulais même plus aller à la fac, j'avais fui pour une nouvelle vie.

Ils furent bien deçus. Las de tout cela, et refusant de rester une minute de plus à New York, je déménageais à Wilmington, en trouvant un emploi de pigiste dans un journal. On allait bien voir, comment j'allais réagir. Je ne voulais que personne ne me retrouve. Nouveau départ, nouvelle vie et nouveau moi? Non, je resterais le même Regulus à tout jamais. Mais j'avais pas besoin d'embrouilles, c'était tout. Et parlons de ma vie sentimentale. J'ai essayé avec les filles, puis avec les garçons, et de nouveau avec les filles, je ne savais pas ce que j'étais. Je m'ennuyais avec l'un, ça allait trop vite avec l'autre. Peut être que j'allais enfin réussir à me poser, pour de bon. Alors, partant Invité?